IDENTITÉS
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HOMMAGE À CARLOTTA IKEDA
Après avoir rendu hommage en 2012 à la chorégraphe Pina BAUSH, décédée à l’âge de 69 ans à Wuppertal – Allemagne, au chorégraphe et metteur en scène Souleymane KOLY, décédé aussi à l’âge de 69 ans à Conakry – Guinée et au chorégraphe Maurice BÉJART, qui nous avait quitté le 22 novembre 2007 à Lausanne – Suisse, à l’âge de 80 ans; nous allons rendre hommage cette fois-ci à la danseuse et chorégraphe, Carlotta IKEDA, qui nous a quitté le 24 septembre 2014 à Bordeaux, juste au moment des préparatifs de l’édition 2014 de “C’est Mériadeck Ici!”. Elle a été et restera une star féminine du Butô. Une “ danse du corps Obscur” née au Japon dans les années 1960.
Carlotta IKEDA
De son vrai prénom “ Sanae”, elle était un phénomène unique en son genre. Un cas merveilleux qui n’a jamais dévié de sa route artistique escarpé. Née au bord de la mer du Japon, fille d’un fonctionnaire issu d’une lignée de samouraïs et d’une mère éléveuse d’animaux, elle a eut le désir de danser en voyant sa mère interpréter certains styles chorégraphiques traditionnels…
Passée par l’université de Tokyo et la technique classique, Carlota IKEDA prit son premier cours à l’âge de 19 ans. En 1970, elle croise Tatsumi HIJIKATA, fondateur du butô. Ebranlement esthétique devant ce geste physique sauvage et viscéral. Celle qui affirme avoir toujours été danseuse s’initie à ce mouvement nourri des écrits d’Artaud, de Lautréamont et de Sade pour faire surgir la vérité archaïque de l’être.
En 1974, elle intègre la fameuse compagnie Dairakudakan, puis rencontre le chorégraphe Ko Murobushi, qui deviendra son partenaire de prédilection. La même année, elle fonde la compagnie Ariadone, uniquement composée de femmes, et choisit de s’appeler Carlotta en hommage à la danseuse classique Carlotta GRISI pour marquer l’irréductible opposition entre le ballet et le butô. La France la découvre en 1978, au nouveau Carré Silvia Monfort, à Paris. Elle y interprète “Dernier Eden” (une chorégraphie de Ko MUROBISHI). Dans son repertoire de création on y trouve une pièce mythique qui s’intitule “Zarathoustra”, créée en 1978. Le butô de Carlotta IKEDA est une quête intérieure à la frontière de la normalité et de la folie. Comme dans le bouddhisme, elle essayait d’atteindre un certain état d’éffacement de soi, du néant.
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